Derniere demeure

Eglise Ste Marie et cimetierre Blanpignon d’anglet

 
 

Ma chère Josy, chers neveux et nièces, chers amis de Patrice, vous tous qui l'avez connu et souhaité venir témoigner votre affection par votre présence,


Nous voici rassemblés pour dire au revoir à Patrice et le remettre en la sainte garde de notre Père à tous et de Son fils Jésus-Christ.


Patrice a vu son parcours sur cette terre abrégé par une terrible maladie qu'il a subie et contre laquelle il a lutté jusqu'au bout avec un stoïcisme et un courage qui nous a tous frappés. Jusqu'au bout, il a su garder ce sens de la dérision des choses sans importance et de l'attention portée à celles qui comptent. Et en premier lieu l'attention à sa famille et à sa compagne, car il avait pour eux une affection et un souci constant dont il me parlait souvent.


Patrice, deux très beaux mots de notre langue te caractérisent : la générosité et l'élégance.


Ta générosité était proverbiale : avec tes amis, tes proches, tu ne comptais pas. Elle était grande comme ton cœur d'or que tu cachais souvent sous des dehors quelquefois impatients.


L'élégance aura été le maître mot de ta vie : tu la recherchais dans les choses, chez les autres et chez toi. D'un goût très sûr, tu as transformé les différents lieux où tu as vécu. Les couleurs, les matières, les éclairages… Rien ne t'échappait. Tu avais choisi une autre voie professionnelle mais quel merveilleux décorateur tu étais !


Enfin, je ne peux omettre de citer cet autre trait de ta personnalité : ton attachement à ce pays Basque où tu avais choisi de finir tes jours. Tu es allé à la rencontre de ce pays dont tu as aimé les paysages, les coutumes, les artisans, sans oublier la tauromachie dont tu étais un aficionado convaincu.


Je t'adresse ici au nom de tous mon salut fraternel et le témoignage de notre admiration pour une existence abrégée mais bien remplie et qui t'aura vu vivre toutes tes passions.


Tu vas maintenant rejoindre dans l'amour de Dieu les êtres si chers qui nous ont précédés et dont les noms sont présents dans nos cœurs.


L'acceptation de la maladie et de la mort, si cruelles qu'elles soient, marquent la réconciliation finale avec notre condition humaine, fragile et mortelle. Nous, Chrétiens, sommes aidés en cela par la figure de Jésus-Christ qui, à travers la souffrance et la mort, a esquissé les traits de l'Homme Parfait, assumant lucidement et jusqu'au bout sa condition humaine.


Patrice, tu as toi aussi assumé ta condition humaine dans la dignité et avec l'élégance du courage. Tu vas pouvoir maintenant reposer en paix dans cette terre Basque si chère à ton cœur.





Il est bien normal qu'un fils chante les louanges de son père aimé.


Mais il est plus exceptionnel qu'une telle communion de l'esprit s'établisse entre deux amis que rien n'oblige à s'apprécier pour la vie entière.


Or, cet exemple existe car mon père et mon oncle maternel Michel ont tissé des liens si forts que malgré les milliers de kilomètres qui les ont séparés, leur entente a toujours été parfaite.


Ils se comprenaient si bien l'un l'autre que je préfèrerais aujourd'hui taire mes propres sentiments filiaux pour partager avec vous le dernier message de Michel à Patou, sa "vieille branche" :


    Patrice,


    Tu es celui qui sais, par ta générosité, ta culture et ton étonnante

    mais insatiable curiosité, créer les conditions propices à la survenance

    de moments privilégiés d'une rare qualité.


    Je t'en dois beaucoup et parmi les plus beaux de ma vie !


    D'une façon très différente nous avons vécu nos chimères et

    poursuivi nos quêtes à fond quoi qu'il en soit.


    Je sais que tu as toujours été un homme assez incompris, mais

    profondément bon, inquiet mais généreux.


    Sois fier de toi, de ce que tu as fait et va en paix sereinement mon ami !

    Nous t'aimons tous et te rejoindrons bien un jour...


    Ton ami Michel, "l'Oiseau sur la branche" comme tu dis affectueusement

    et sans jugement.


Le mystère de la foi est profond, surtout avec un homme aussi pudique que mon père,

mais j'ai eu la conviction il y a quelque temps que Papa croyait résolument en notre Seigneur et qu'il caressait secrètement cette pensée de Sainte Thérèse :


"Je ne meurs pas, j'entre dans la vie."


Ainsi soit il. Dès lors, je te souhaite une longue vie Papa.

Adio !

Eloge funebre par son frere Tony

Eloge funebre par son fils antoine